mardi 9 novembre 2010

La crise de l'Eglise

Les points de vue publiés alentour et autour des propos de Mgr Léonard, et de la démission de son porte-parole (également porte-parole de la Conférence épiscopale) m'inspirent les réflexions suivantes :
- l'Eglise en Belgique est dans une crise grave, très grave. C'est un aspect de la crise de l'Eglise dans l'Europe occidentale, Eglise qui a du mal à se confronter à une société plurielle, mutli-culturelle ou pluri-culturelle (les débats, même laïcs, en Belgique, peinent d'ailleurs à atteindre une certaine unanimité). Le fond du fond de l'affaire est, comme toujours, la question de la vérité, en un certain nombre de domaines, éthiques, évidemment, mais aussi anthropologiques, sociaux (quelle société voulons-nous? En Belgique, en particulier, voulons-nous une société où les plus riches dictent leur loi dans la perspective d'un bonheur matérialiste indéfini, sans égard pour les minorités linguistiques, ethniques, religieuses, qui viennent grignoter un bien-être à toujours accroître? Oui, on en est là, et bassement là!) Que veut-on, en vérité? Quelle vérité de l'être humain, de sa solidarité indissociable de son bien-être? Comment être heureux sans partager son bonheur? Et avec le plus grand nombre? Cette question que je pose a été posée d'abord par les théologiens - qu'on me permette de faire l'éloge de ma discipline ! - quand ils se demandaient (c'est la grande question de saint Augustin) s'il était possible qu'un seul élu fût vraiment heureux du bonheur éternel s'il savait qu'il y eût un seul damné (et peu importe pourquoi)! Pourrions-nous, pouvons-nous être heureux d'un bonheur simplement terrestre en sachant que d'autres, et souvent de notre faute, sont malheureux?

- A cette aune, les débats belges sur l'Eglise catholique sont dérisoires et ridicules, jeux d'enfants gâtés dans une cour de récréation à l'école gardienne (n'osons même pas dire primaire). Et tous les acteurs de ce cirque, tous, je dis bien, sont à fesser : et au coin s'il vous plaît, quand on voit l'urgence de la présence de l'Eglise en notre monde, de sa présence sacramentelle, signe de l'amour indéfectible.

Espérons que notre Eglise se resaisisse, qu'elle devienne ce qu'elle est : un signe de l'amour, pas une idéologie, de droite ou de gauche, ces postures qui toujours l'ont défigurée dans l'histoire bimillénaire de son odyssée terrestre. Elle vaut mieux que tout cela, notre Eglise!

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