samedi 4 décembre 2010

Jean Baptiste

Le deuxième dimanche de l'Avent nous met en contact direc (et rude) avec la figure prophétiquqe de Jean Baptiste. L'évangile de Matthieu, que nous lisons, nous le présente en effet comme "portant un vêtement en poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage et traitant les gens, surtout les responsables religieux de son époque (Pharisiens et Sadducéens) d' 'engeances de vipères'..." Ah! le sympathique personnage! Il ferait beau voir qu'aujourd'hui, en une époque où la parole est réputée libre, quelque prophète osât ainsi une pareille invective!
Pourtant, il y a de quoi appeler à la conversion : nous sommes à la veille, partout en Europe, de mesures drastiques d'économie qui vont bien entendu être répercutées sur les petits et moyens salaires et handicaper leur pouvoir d'achat, déjà mis à mal, pour préserver la compétitivité de l'euro. Nous voyons en même temps combien nos "démocraties" peinent à assurer un accueil au minimum décent, par ces frimas, aux étrangers qui sont venus chez nous chercher de quoi ne pas crever de faim. Les discours xénophobes, voire racistes, continuent de gagner de l'écoute et sont relayés dans des partis politiques qui se hissent au pouvoir (aux Pays-Bas, en Suède...) Nous n'arrivons pas à former en Belgique un gouvernement de compromis, non pas pour des questions de langue ou de culture (ce qui serait encore noble), mais pour des questions de répartition d'impôts, les plus riches refusant obstinément de partager - nous nageons ici en plein égoïsme, que l'on baptise gentiment "responsabilité". Et on pourrait allonger la liste...
Nous pouvons bien dire : "Ah! Plus chrétien que moi, tu meurs! J'ai toujours pratiqué ma foi, moi, Monsieur...", Jean-Baptiste va nous répondre : "N'allez pas dire en vous-mêmes : 'Nous avons Abraham pour père'; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham." Nos appartenances institutionnelles, fussent-elles religieuses, n'y changeront rien : c'est de conversion que nous avons besoin, de changement de cap, de direction, chacun individuellement et tous ensemble. Sinon, nous resterons ce que nous sommes en train de devenir : du bois sec, des coeurs secs, des saletés, justes bonnes à foutre au feu...
Ah! Oui, il n'y a pas que l'hiver qui sera rude! L'Avent aussi!

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