lundi 9 mai 2011

Réflexions pastorales et assimilées

Jours plutôt difficiles.
Une trachéite tenace, pas grave mais incommode.
Partout, l'impression que chacun dans notre société cherche son "dû".
A l'Université, cet après-midi, des étudiants peu contents de leurs jours d'examen. Ce n'est pas moi qui décide, mais c'est moi qui subis les remontrances.
A la paroisse ce soir, des reproches parce qu'un groupe a été bousculé dans des questions de locaux (en même temps, si je ne les avais pas bousculés, ils n'auraient guère pris conscience qu'il faut bouger, donc, je ne suis pas trop mécontent du résultat). Chacun voit "midi à sa porte", et le rôle du prêtre, on ne le sait pas beaucoup. Au mieux, on s'imagine qu'il inaugure les chrysanthèmes (comme disait De Gaulle), qu'il fait potiche (mettons : cela revient un peu au même, les potiches servent à mettre les fleurs susdites); au pire, qu'il dirige tout, en dictateur. (De Gaulle, encore : "J'ai toujours défendu les libertés constitutionnelles et, quand elles étaient menacées, je me suis battu pour les restaurer. Pourquoi voulez-vous qu'à soixante-huit ans j'entame une carrière de dictateur?" - réponse à un journaliste imbécile qui lui avait demandé : "Allez-vous respecter les libertés constitutionnelles?")
Oh! La patience qu'il faut pour redire aux uns et aux autres ce qu'est l'Eglise, qui n'est pas une asbl parmi d'autres (même si elle agit par le biais d'asbl), ou un ramassis d'intérêts particuliers. Oh! La difficulté d'apprendre à dire "nous" plutôt que "je" - chacun dans son coin.
J'ai mon âge. Je fatigue. Bon, mais je râle, aussi, cela compense et, parfois, redonne de l'énergie.

Vu hier une grande dame du Royaume, que j'aime tant. Parlé avec elle longuement de tout cela, de l'unité des personnes et des coeurs, à laquelle elle a tout donné - sans rien regretter, jamais. J'aime de tout coeur cette femme si fragile physiquement, si éveillée spirituellement, une boule d'énergie. Elle en a connu, des épreuves, et celle d'un doyen à côté sont si dérisoires (ou si attendues, somme toute) qu'on est immédiatement réconforté. Nous avons convenu d'une chose, elle et moi : la vie chrétienne a un but unique, et double cependant. Elle nous initie, tout ensemble, à la liberté et à la vérité. Dire la vérité rend libre. Etre libre permet de dire la vérité. A tout le monde. A chacun.

Après, bon, on peut se dire que, si l'on a accueilli pour soi-même d'abord cette liberté et cette vérité, on a fait son devoir, de conversion personnelle (la plus difficile), et d'annonce évangélique.
Et, pour le reste, "Dieu pourvoit"'.

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