mercredi 2 novembre 2011

Jour des morts

La grande question de la vie, c'est la mort.
Une question que l'on refoule, certes - et sans doute de façon, pour une part, nécessaire : pourrions-nous vivre vraiment en songeant toujours à la mort?
Pourtant, nous le savons de façon plus ou moins explicite, la mort nous attend. Elle est du reste une nécessité biologique : où mettrait-on tout le monde, si on ne mourait pas? La mort des individus n'est-elle pas la garantie de survie de l'espèce? En même temps, comme chaque individu (humain, du moins) se sait unique... la mort lui apparaît aussi comme un scandale. Comment pourrait disparaître à jamais celui (celle) qui n'exista, dans toutes l'histoire de l'humanité, que "tiré à un seul exemplaire"?
En gros, deux solutions apportées par la philosophie : le matérialisme (tout n'est que matière, la pensée elle-même n'est que produit d'un cerveau matériel, et à la mort tout est dissous : Epicure, Lucrèce, aujourd'hui Comte-Sponville ou Onfray et bien sûr nos ulbistes); le spiritualisme (quelque chose survit. Question : quoi? Seulement l'âme, principe immortel qui abandonne le corps, comme le pensent les platoniciens dualistes? Ou la personne entière, corps et âme, quelles que soient les transformations inévitables du corps et de l'âme, comme le pense l'anthropologie juive et, à sa suite, chrétienne, en parlant de "résurrection de la chair" avec le Christ?)
A mes yeux, la position chrétienne - cela n'étonnera personne - est la plus cohérente.
D'abord, parce que je crois que le matérialisme est trop court : s'il y a en l'homme une aspiration à la vie éternelle, c'est que la vie éternelle est faite pour lui ("L'homme passe infiniment l'homme", comme disait Pascal). Et la survie sous le mode du seul souvenir que nos descendants (si l'on en a...) garderont de nous... cela ne va pas loin!
Si donc il y a une vie éternelle, alors elle ne peut que concerner la personne tout entière, coeur, corps, âme, esprit, à jamais indissociables. C'est bien ainsi que le Christ ressuscité nous apparaît, lui, "le premier-né des morts", à la fois dans une grande continuité avec sa personne terrestre, et désormais revenu du tombeau, le Vivant à jamais.
Nous sommes appelés à cette Vie.
Nos morts déjà la connaissent, et nous aussi, lorsque nous prenons conscience de leur présence dans la communion des saints.

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