samedi 20 juillet 2013

Vive le Roi!

Pas très original, ce titre, évidemment, et pourtant c'est bien ce que je ressens depuis l'annonce de l'abdication d'Albert II et de l'avènement de son fils Philippe. Contrairement à certaines idées qui courent ici et là dans les médias, je trouve que, dans l'Europe Occidentale, la monarchie constitutionnelle reste un exemple achevé de démocratie - même si le paradoxe est que le Chef de l'Etat n'est pas élu. Mais la démocratie ne suppose pas l'élection de tous par tous et à tous les niveaux de pouvoir...
Si nous regardons l'Union Européenne, nous constatons que, même dans les Républiques, il est assez rare que les Chefs de l'Etat soient élus directement au suffrage universel - l'exemple le plus éminent, mais aussi le plus difficile, étant celui de la France.  La réduction plus récente du septennat au quinquennat, alignant les élections présidentielles et parlementaires, et ainsi concentrant les pouvoirs aux mains d'un seul personnage de l'Etat (qui a le pouvoir de dissoudre les Chambres), voilà qui fait du Président de la République Française un monarque élu, certes, mais terriblement puissant. Sur lui se concentrent aussi bien les espérances et les inévitables ressentiments du Peuple - on le voit aujourd'hui chez nos voisins. En France, le Président, roi élu, non seulement règne, mais gouverne. Est-ce un gain pour la démocratie?
Dans les pays européens de monarchie constitutionnelle, le Benelux, les pays scandinaves, le Royaume-Uni, l'Espagne, le Roi règne mais ne gouverne pas. Il exerce bien une autorité, mais qui n'est pas d'ordre politique, qui est d'ordre moral. Il assure la continuité historique de son pays et exerce un pouvoir d'influence qui n'est pas rien - c'est du reste pour cela que certains le lui contestent!
Je rends grâce de tout cœur pour le règne d'Albert II et remercie le nouveau Roi d'avoir accepté sa charge et d'assumer sa destinée (imaginez un instant qu'il ait dit "non", préférant une vie mieux réglée, moins exposée, plus intime, après tout il en aurait le droit comme n'importe lequel d'entre nous!) C'est un don de soi que de régner, c'est s'offrir et s'exposer sans l'avoir choisi. Car les hommes politiques ont choisi de se présenter aux suffrages, de comparer leurs mérites, de faire valoir leurs titres. Pas le Roi, qui n'a rien choisi du tout, mais accueille une destinée : pur service rendu, et vraiment don de sa personne, et de sa famille.
De quoi rendre grâce, oui, vraiment.
Avec vous, Sire, et de tout cœur!

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