lundi 25 août 2014

"Peut-on se passer de Dieu?"

Le numéro de cette semaine du Nouvel Observateur comporte un intéressant dossier intitulé : "Peut-on se passer de Dieu?" Ecrivains (dont le cher Emmanuel Carrère, qui sort maintenant un roman sur saint Luc, Le Royaume, chez P.O.L., que j'attends avec impatience), philosophes spécialistes  de l'antiquité (Monique Dixsaut) ou de la pensée contemporaine (Michaël Foessel) y sont, entre autres, convoqués, pour raconter comment Dieu continue d'être présent à l'horizon de la pensée d'aujourd'hui, et comment on ne saurait sans plus - et sans mal - renvoyer aux oubliettes l'idée même de transcendance. Un extrait, de Foessel justement (chaire de philosophie à l'Ecole Polytechnique, Université de Bourgogne, Institut Catholique de Paris) : "Le Dieu des monothéismes réalise alors ce qui manque si cruellement à notre époque : la réconciliation entre la vérité et l'événement.  'Donne-nous une vérité et nous bâtirons un empire' : tel pourrait être le mot d'ordre commun des Eglises et des révolutionnaires. C'est dans cette perspective que Slavoj Zizel, par exemple, défend l'héritage chrétien. Il interprète la dogmatique religieuse comme une arme contre la médiocrité libérale : le Décalogue plutôt que les droits de l'homme, la guerre contre les marchands du temple plutôt que la prospérité bourgeoise. Le détour par Dieu permet de restituer des majuscules à des mots qui ont perdu de leur éclat à la fin du XXe siècle : la Révolution, la Lutte et, finalement, la Politique elle-même." (Nouvel Observateur, n°2598 du 21 au 27 août 2014, p.65)
A méditer, non?

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