mercredi 3 septembre 2014

Environné par la mort, mais priant...

Impression, ces jours-ci, d'être comme tout environné de mort : des mourants, des défunts, jeunes encore, des amis qui s'en vont, des situations mortifères, souvent très proches, bref, des moments où l'on aurait tendance à se dire qu'il n'y a pas d'issue. Ou comme me le disait une maman, gravement atteinte dans sa famille et ses proches par toutes sortes de ces malheurs-là, "la prière ne me sert à rien, je ne suis plus exaucée."
Que signifie "prier"? Sûrement pas jouer au Lotto dans l'espoir de gagner de temps en temps, sûrement pas non plus un "win-win" avec le Bon Dieu, sûrement pas une assurance protectrice de vie ou de bien-être, non, sûrement pas tout cela - c'est trop clair, l'expérience le démontre.
Mais déposer son cœur, son désir, son angoisse, dire son trouble, crier son incompréhension et sa révolte, hurler son athéisme devant l'évidence de l'abandon par Dieu ("Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?" - c'est bien le cri de Jésus en croix, et même si c'est le premier verset d'un psaume à la finale ressuscitante, c'est d'abord un cri d'abandon!)
Aucune prière digne de ce nom ne saurait faire l'économie du moment où il semble qu'il n'y a pas d'appui au "ciel" pour  reposer sa tête; que nous sommes, humains, désespérément seuls et, oui, abandonnés sur la terre;  que bien sûr il n'y a pas de Dieu;  et même que l'illusion qu'il y en ait un est pire que toutes les autres... Quiconque n'a pas fait l'expérience viscérale de cet athéisme-là, profond, douloureux, amputant, ne saurait appréhender la prière.
C'est-à-dire, à travers tout cela, le choix de s'abandonner quand même à la confiance. Le choix d'aimer, quand même, cette confiance.
Pourrions-nous prendre un autre chemin que celui du Christ?

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