samedi 20 septembre 2014

La Patrie plutôt que la Nation...

Ainsi donc, les Ecossais ont voté avant-hier, et c'est "non" (à plus de 55%) à l'autonomie. Ils ont, à mon sens, choisi la Patrie plutôt que la Nation et - à mon sens toujours - ils ont eu raison.
Que veux-je dire par là?
La Nation, cela a des côtés sympathiques : on s'y retrouve entre soi, on y partage souvent la même langue, la même "culture", les mêmes habitudes - notamment alimentaires - et ainsi de suite. C'est très bien, l'identité : sans elle, on  ne va pas loin.
Mais la Patrie est toujours, d'une certaine façon, la mise en commun plus ou moins artificielle et cependant nécessaire de diverses Nations. Sans l'idée de Patrie, on risquerait un repli sur soi, un manque d'ouverture aux autres (aux autres cultures, aux autres langues, aux autres modes de vie, etc.)
J'emprunte cette conception, cette différence de définitions - qui n'est, je le sais, pas admise par tous - à Voltaire - eh oui! - qui, dans son Dictionnaire Philosophique, parle de "Patrie" comme d'une "réunion de diverses familles".
Il n'y a pas besoin d'aller loin pour donner des exemples de ce que j'esquisse ici.
La Belgique est une Patrie, c'est-à-dire un assemblage, pour une part hétéroclite et accidentel, de Nations. Cela fait d'elle le lieu d'un exercice qu'on peut appeler de "brassage culturel".
Pareil pour l'Allemagne - un fédération de Nations autrefois souveraines (la Prusse, la Bavière, etc.)
Pareil pour l'Italie - quoi de commun entre le Nord, la Vénétie et la Sicile?
Pareil pour l'Espagne.
Pareil pour la France, dont la configuration  actuelle est après tout relativement récente...
Et ainsi de suite. Je ne trouve pas heureux, pour les motifs exprimés ci-dessus, qu'une Nation veuille devenir une Patrie. Je peux, jusqu'à un certain point, entendre les volontés identitaires qui doivent évidemment être respectées, mais, pour des raisons strictement anthropologiques et éthiques, je ne trouve pas cela souhaitable.
(C'est aussi, soit dit par parenthèse, le motif pour lequel j'estime qu'un Chef d'Etat - de Patrie - ne doit pas être élu au suffrage universel : cela personnalise  infiniment trop le rôle qui, bien rempli par une figure  charismatique, peut alors se défendre, mais sinon... voir en France aujourd'hui! Même dans de grandes Républiques européennes - Allemagne, Italie - le Chef de l'Etat est élu par de "Grands électeurs", ce qui diminue considérablement son pouvoir personnel. Et c'est pourquoi le système monarchique, qui ne fait absolument pas appel au suffrage du Peuple pour l'élection du Chef de l'Etat - seule compte sa naissance,  arbitraire - me semble convenir tout à fait. Soit.)
Cela dit, je ne trouve pas non plus très heureux que l'Union Européenne se profile comme un "super-Etat", surtout s'il ne se trouve compétent que dans le domaine économique : il me semble qu'alors, pour le coup, les Nations n'y sont pas assez respectées.
Comment sera l'avenir?
Evitons les idéologies, regardons le bien réel des peuples - économique, culturel, social, international - et méditons. Et alors, oui, militons pour ce qui nous semble être le bien commun. C'est aussi un devoir de chrétien...

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