mercredi 10 septembre 2014

Le médecin...

Tristesse énorme, ce matin, d'apprendre le décès de mon ancien médecin, celui de ma jeunesse jusqu'à mon arrivée à Enghien. Celui de mes parents, dans les vingt dernières années de leur vie.
Un médecin généraliste qui était tellement ami de tous...
Un confident.
Quelqu'un qu'on ne semblait jamais déranger.
Qui venait quelquefois chez vous à l'improviste, sans qu'on l'ait appelé, pour vérifier que "ça allait".
Qui expédiait les consultations destinées seulement à renouveler des ordonnances.
Mais qui soignait toutes les autres.
Qui faisait faire peu d'analyses extérieures, mais du premier coup d'œil, savait presque vous dire ce qui n'allait pas - et c'était toujours vrai. Quarante ans d'expérience, de "feeling"...
Un peu bourru, parlant wallon quand il fallait, taiseux, ami jusqu'au bout des ongles.
Malade depuis de nombreux mois, il a assuré ses consultations jusque fin juillet.
C'était l'un de mes vrais, de mes grands amis, ami de cette amitié définitive qui peut lier pour toujours deux êtres, deux hommes, somme toute si dissemblables.
J'ai caché ma peine toute la journée, pris par d'autres tâches, d'autres devoirs, mais ce soir...
Et samedi, nous célébrerons sa Pâque, fidèlement, discrètement - comme il aurait aimé, sans ostentation aucune.
Les gens de mon coin, qui m'ont appelé tout l'après-midi, se désolent  : "Mais qui va-t-on prendre comme médecin, maintenant?" Parce que c'était "le" ("the") médecin! Il n'y a pas plus bel hommage populaire à quelqu'un qui, comme vient de me le dire son épouse au téléphone "n'a jamais pensé qu'aux autres".

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