samedi 4 octobre 2014

Le Synode sur la famille

Demain, à Rome, le pape ouvrira le Synode des évêques sur la famille. C'est une intention et une préoccupation qu'il faut confier à tous. J'ai été frappé - et relativement déçu - de ce que les médias, et quelquefois les médias catholiques, se soient focalisés sur des problématiques somme toute accessoires : faut-il donner ou non la communion eucharistique aux divorcés remariés civilement?, ce genre de chose, des questions de discipline, donc, et non de société.
Or l'enjeu est vraiment ailleurs : nous savons bien que la famille a une place centrale dans la société des hommes - il suffit d'imaginer ce qui se passerait si la vie de famille n'existait pas, ou était empêchée, les conséquences que cela comporterait pour les parents mais surtout pour les enfants. La question n'est pas tant de savoir quel type de famille est "légitime" (classique, monoparentale, homoparentale, etc.) mais comment la société soutient la vie familiale, favorise les contacts intergénérationnels, aménage le temps de travail des adultes pour que ceux-ci puissent développer de véritables contacts éducationnels avec leurs enfants. Et, pour ce qui concerne l'Eglise, comment celle-ci est et devient sans cesse toujours plus un lieu d'accueil pour toutes les familles - non pas que toutes, évidemment, soient sacramentelles ou puissent revendiquer de l'être, cela c'est autre chose - , comment elle les écoute et les accompagne, comment elle les soutient dans les épreuves et les moments difficiles. En lisant ce matin les lettres de motivation des jeunes de Frasnes que je vais aller confirmer demain après-midi, j'étais frappé de voir que chez beaucoup - plus de la moitié - lorsqu'ils expriment leurs rêves d'avenir, la vie de famille tient une place première, désirée.
La société, trop souvent, pèche par légèreté vis-à-vis des familles : les séparations sont beaucoup trop rapides, souvent peu ou mal motivées, et sans grande considération pour les conséquences sur tous les membres de la famille (car les enfants en souffrent, mais les grands-parents aussi), elle encourage trop peu les médiations et la patience lorsque surgissent les crises inévitables.
Mais l'Eglise, trop souvent, pèche par un rigorisme excessif qui lui fait seulement rappeler de grands principes sans écouter toujours la diversité des situations. Et c'est aussi une source de souffrance.
En outre, la question se pose de la sacramentalité du mariage, qui ne saurait être liée qu'à la foi, une foi souvent peu ou mal partagée par les baptisés qui réclament de se marier à l'Eglise.
Bref, les questions de fond me semblent infiniment plus importantes et complexes que les questions de discipline, et touchant à ce qui constitue la cellule première de nos sociétés. Et, sur ces questions de fond, j'espère que le Synode des évêques puisse apporter beaucoup.

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