lundi 17 novembre 2014

Deux événements qui laissent songeur...

L'actualité donne de quoi réfléchir...

1. Vu, hier soir, la rediffusion de Controverse sur RTL-TVI, où il était question de la situation judiciaire du Président démissionnaire du Parlement  de la Communauté Wallonie-Bruxelles, inculpé pour faits de mœurs. Vu, à la suite, l'interview du Président actuel du PS, parti auquel appartient l'intéressé. Au milieu des banalités débitées, retenu deux choses : ce qui semble être important, ce n'est pas la gravité "en soi" de l'infraction supposée, mais l'idée qu'elle soit plus inquiétante, parce que plus repérable, chez un homme public. Je dois dire que cela me consterne : une attitude est, ou non, contraire aux mœurs et, dès lors, sans doute explicable (pour trente-six motifs psychologiques) mais répréhensible, et ni plus ni moins chez un homme public que chez n'importe qui. Deuxième chose : en matière de sexualité, on s'étonne que quelque chose relève du "mal", sauf la pédophilie et le viol. Au point qu'il faudrait presque envisager de changer la loi, pour que tous les comportements (encore une fois, sauf la pédophilie et le viol) soient autorisés.  Cela signifierait qu'en matière de sexualité, rien ne serait vraiment blessant ou criminel entre "adultes consentants." J'écris ici en toute liberté de pensée : d'avoir, comme prêtre, recueilli - entre autres à ce sujet - beaucoup de confidences, je résumerais mon jugement là-dessus en disant : "Je n'en suis pas sûr."

2. Bon. Passons au point deux. Un jeune homme normand vient d'être reconnu sur une vidéo d' "Etat Islamique". A vingt-deux ans, ce gamin ayant grandi en toute sérénité dans un bourg de l'Eure égorgeait un autre homme au nom d' "Allah" et de sa religion. Personne ne s'explique rien : bien élevé, cet enfant était "favorablement connu", normalement scolarisé; ses parents (on le comprend) sont dans une immense consternation. Les psychologues, les sociologues, s'embrouillent dans leurs explications. Il reste évident, à mes yeux, qu'un facteur n'est pas suffisamment pris en compte : la religion. Ce qu'elle est. Sa puissance suggestive (éventuellement destructrice!), que les sociologues spécialisés approchent depuis à peine cent ans (ce n'est rien! C'est l'œuvre de Max Weber qui était
le pionnier là-dessus!) et dont on ne connaît vraiment pas assez les soubassements anthropologiques. Chez nous, en Belgique, comme dans d'autres pays européens, il y a des "cours de religion" (vous voyez où je veux en venir) : j'accepte volontiers de dire avec beaucoup qu'ils ne sont pas parfaits, qu'il faut toujours les améliorer (formation des enseignants, pédagogie, etc., etc.), mais de là à accueillir comme une bonne nouvelle qu'ils soient réduits de moitié pour leur substituer des "cours de citoyenneté"! Les législateurs qui ont voté cette décision n'ont vraiment pas pris en compte la dimension du problème religieux (sociologique, psychologique, anthropologique, culturel, historique, etc.) et on aura raison de leur reprocher longtemps d'avoir méconnu et maltraité un phénomène inquiétant qui risque d'empoisonner notre jeunesse. On a cédé à l'idéologie plutôt que d'opérer - ce qui est la tâche et serait la gloire du politique - un discernement.

Après cela, vous mettrez sur mon compte que je suis probablement trop sévère et peut-être un peu conservateur (un peu). J'accepte les deux reproches... plutôt comme un compliment, et j'attends les remarques théoriques de la contradiction. J'attends...

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