samedi 1 novembre 2014

Une vision pitoyable du monde...

Nous venons de célébrer la Toussaint, qui signale une vision généreuse de l'être humain et de sa destinée personnelle et communautaire. Elle rappelle, par la proclamation de l'Evangile de Matthieu et du début de son chapitre cinquième - le fameux "Sermon sur la montagne" et les béatitudes - que le bonheur de l'homme, et sa sainteté, c'est-à-dire sa réalisation plénière, viennent de la pauvreté reconnue de son cœur, de sa douceur, de sa capacité au pardon, de son sens de la justice - tout cela, dans l'acceptation de la contradiction, jusqu'à ce qu'il en soit éventuellement persécuté.
Vision grandiose de ce qu'est l'être humain, qui ne se réalise qu'en s'offrant.

Par antithèse.
Lu, et recoupé - malheureusement, ce sont des propos authentiques - ces déclarations tenues en juin dernier par Monsieur Jambon, actuel Ministre de l'Intérieur : "Les ONG veulent nous faire porter le fardeau du malheur du monde en nous imposant un sentiment de culpabilité. Avec leurs campagnes d'affichage déplacées, elles veulent clairement nous faire croire que c'est de notre faute si d'autres dans le monde vivent moins bien que nous. Un jeu que les médias jouent également. (...) La faim dans le monde n'est pas de notre faute."

Je ne connais pas les secrets des ONG, certes, mais ce que je sais, c'est que la faim dans le monde EST de notre faute. Et que des propos comme ceux-là sont profondément contraires à ce que la fête d'aujourd'hui, qui parle de sainteté, entend promouvoir.

Je voudrais, en contrepoint - et sans faire de politique politicienne, bien sûr, qui n'est ni mon domaine ni ma compétence - citer ceci : "Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou pour pouvoir s'enthousiasmer avec cet idéal égoïste, on a développé une mondialisation de l'indifférence. Presque sans nous en apercevoir, nous devenons incapables d'éprouver de la compassion devant le cri de douleur des autres, nous ne pleurons plus devant le drame des autres, leur prêter attention ne nous intéresse pas, comme si tout nous était une responsabilité étrangère qui n'est pas de notre ressort. La culture du bien-être nous anesthésie..." (Pape François, Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium, n°54.) Là, on admettra, au moins,  que c'est mon rôle, mon devoir - un devoir quelquefois urgent - de le répéter, de le transcrire et de le transmettre. Il y aurait une manière de confiner l'Eglise catholique dans  ses sacristies et ses prétendus tabous sexuels, qui voudrait s'interdire de l'entendre en quoi que ce soit, et particulièrement dans les sujets dont elle débat le plus - et le mieux, sans doute : ceux de la justice sociale.

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