mardi 16 juin 2015

Un égoïsme qui confine à la bêtise...

Un nouveau groupe parlementaire vient d'être créé au sein de l'Union Européenne. Il rassemble des députés de sept pays représentant des partis de la "droite extrême" et semble présidé par Madame Le Pen. Qui, l'inaugurant, a déclaré, à propos des migrants bousculés aux portes de l'Europe : "Qu'ils le sachent : nous n'avons rien à leur offrir, ni soins de santé, ni éducation, rien."
Ce même soir, les journaux télévisés, donc, diffusent des images honteuses de ces pauvres gens refoulés et presque battus dès qu'ils essaient de progresser sur le sol européen.
Parmi eux, des enfants, des femmes, des jeunes - des jeunes de l'âge de ceux de chez nous qui sont en train de passer des examens scolaires, tiens, et qu'à juste titre nous entourons de tous nos soins. Des jeunes pareils, exactement, avec les mêmes rêves, les mêmes droits, les mêmes intelligences, les mêmes ambitions légitimes, avec au cœur la même envie de bonheur. Et s'ils ne restent pas chez eux, c'est que, chez eux - et souvent par la faute des puissances occidentales, par notre faute - il n'est plus possible de vivre, ni même de survivre : famine et  guerres (à coup d'armes fabriquées dans nos pays, par exemple) empêchent toute civilisation et tout exercice de la dignité humaine.
L'Europe regarde, les bras (à peu près) croisés sur sa poitrine de grosse dame bourrelée, débordante de gras, emperlouzée, ces encombrants voisins du sud qui viennent mettre un pied sur un bout de terre plus clément, et les repousse à l'eau d'un air arrogant et dédaigneux.
Et il faut continuer à enseigner les Droits de l'Homme à nos élèves et à nos étudiants? Et dire que nous en sommes les patries?
Il ne m'étonnerait pas qu'un jour, un sale jour, on nous fasse croire qu'il est normal de tirer sur eux, de tirer à vue, comme sur des bandits ou sur des animaux nuisibles. C'est la logique des propos de Madame Le Pen.
Elle a beau se brouiller avec son père sur certaines formules peu honorables, le contenu reste pareil, toujours : mépris de l'autre et douloureux rappels de pages historiques que l'on croyait tournées. Brr, même si c'est bientôt l'été, que cela fait froid dans le dos!
Les chrétiens, eux, seront toujours du bon côté - je veux dire du côté de la bonté : du côté de ceux qui coulent. Ils plongeront avec eux. Ils ouvrirons leurs cœurs et leurs portes. La seule logique est celle de l'accueil - et que l'organisation suive, certes, mais d'abord, oui, d'abord, si nous voulons pouvoir nous regarder encore dans les miroirs de nos vies, ouvrir généreusement les bras.

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