dimanche 18 octobre 2015

Week-end chargé, et riche...

Je n'aime guère l'appellation de "week-end", puisque, dans le comput chrétien des jours, le dimanche est le premier de la semaine - jour de la Résurrection, huitième jour (anticipant déjà le jour sans nuit de l'éternité), ou reprise christique du premier jour entre les jours... Il s'agirait donc plutôt d'un "week-beginning", mais laissons là ces considérations théologiques sur le temps qui passe.
Week-end chargé, en tous les cas  : vendredi soir, j'ai concélébré avec notre évêque la messe durant laquelle une relique du Bienheureux Empereur Charles Ier de la Maison d'Autriche  fut déposée en la Basilique de Tongres-Notre-Dame par l'un de ses petits-fils : du "beau monde" (la Famille princière de Ligne, beaucoup de Habsbourg, les Grands-Ducs héritiers de Luxembourg, les Bourgmestres de Chièvres et d'Ath, etc.) mais surtout un "beau moment" de recueillement autour d'une figure emblématique du XXème siècle européen, celle d'un Empereur d'Autriche - le dernier en date - qui aura tout fait pour éviter la boucherie de la Première Guerre mondiale. Son épouse, l'Impératrice Zita, plus récemment décédée, attend elle aussi d'être mise sur les autels - elle fut en effet une femme remarquable. Le week-end commençait donc sous le regard d'un couple de saints, et qui se sanctifièrent l'un par l'autre - ils ne furent pas les seuls, j'y reviendrai.
Deux funérailles, le samedi matin, à Petit-Enghien et à Silly, de deux dames également et diversement remarquables par leurs qualités humaines, familiales et sociales.
Et, au retour, un appel pour bénir le corps d'un paroissien d'Enghien qui venait de mourir : un homme dont l'épouse encore toute (é)perdue me dit en quelques mots la simplicité de vie, la droiture, la bonté : sainteté moins connue, mieux éclatante encore dans son anonymat.
Dans l'après-midi, je devais bénir le Chapitre de la Confrérie de la Double Enghien, non tant pour promouvoir une bière (si bonne soit-elle) que l'amitié qui lie ceux et celles qui, autour de ce produit local, veulent faire connaître Enghien. Le dîner du soir devait agréablement prolonger cette bénédiction, et je suis toujours heureux de pouvoir participer à ces événements associatifs qui innervent la vie enghiennoise et la dynamisent.
Entretemps, j'avais une nouvelle fois célébré la messe, à 17h30, à Enghien, et accueilli une meute de louveteaux des Scouts d'Europe qui étaient logés à la Ferme des Scouts : ces petits bouts, et leurs chefs, nous édifièrent par le sérieux de leur prière...
Dimanche matin, après avoir petit-déjeuné avec Eloi, le séminariste qui est en stage chez nous, c'était la messe d'abord à Bassilly (avec une belle assemblée d'une soixantaine de personnes), puis à Enghien avec, à l'initiative de deux paroissiens, l'animation musicale assurée par une chorale africaine ("African Joyce"). Et de la joie, il y en eut en effet dans cette église bondée, chantante et dansante... Que du bonheur!
Et l'après-midi : musique de nouveau, mais avec les enfants et leurs familles qui venaient inaugurer au Collège l'année catéchétique. Beaucoup discuté, gravement, avec mon voisin, Samuel - 7 ans - de l'importance de Jésus dans nos vies, et de faire convenablement le signe de la croix pour se souvenir de son amour pour nous. Les enfants savent tout, ce sont eux qui nous catéchisent... Au passage, j'ai goûté avec eux (goûter, un repas d'enfant) et me suis régalé de quelques gâteaux : prix, probablement encore quelques kilos!
A peine rentré, un coup de sonnette à ma porte m'annonçait  qu'une paroissienne, cette fois, venait  de retourner près du Père. J'ai accompagné  son fils qui me prévenait ainsi, son mari que j'ai rejoint très vite et qui était entouré de ses enfants, et j'ai béni le corps délivré de cette vieille dame de 87 ans, désormais jeune à jamais, de la jeunesse de Dieu - ce vieux ménage que je voyais si souvent à la messe de semaine, avec tant d'attentions l'un pour l'autre, quelle tristesse, quel déchirement de le voir séparé, et pourtant, c'est au creux de ces larmes que pointe l'espérance d'être unis "pour toujours" comme ils l'ont souhaité au jour de leurs noces.
Et pour clôturer le dimanche, j'ai rejoint des amis qui fêtaient un anniversaire, et figurez-vous que j'ai même eu l'énergie d'y danser (un peu, et mal : manque de pratique.)
Au retour, j'ai prié les nouveaux saints de l'Eglise : Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de Lisieux que le pape a canonisés ce matin à Rome. Nouveau et magnifique modèle d'une sainteté toute simple, qui en a enfanté une autre, et s'est vécue au quotidien de la conjugalité.
Un week-end, donc, encadré en quelque sorte par le regard bienveillant de saints contemporains, époux et parents, témoins de l'amour de Dieu par la qualité de leur amour. Je prie ces couples de bienheureux de réconforter les ménages âgés que la mort vient de séparer, et de leur murmurer au cœur la force de l'espérance.
Crevé - à mon âge, quand même, ça donne l'impression d'un tourbillon, quelquefois - mais heureux de tant de  rencontres graves, profondes, amicales, joyeuses,  où le sourire du ciel se donne à voir, quelquefois même à travers les larmes de la séparation nécessaire.
"Nous rendons grâce à Dieu!"

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