vendredi 21 octobre 2016

Jean-Claude

L'abbé Jean-Claude Brootcorne est décédé mardi matin.  Ses funérailles - auxquelles, malheureusement, je ne pourrai participer - seront présidées demain par notre évêque à la Basilique de Bonne-Espérance, dont il a été le recteur à la fin de son ministère actif. Jean-Claude est un prêtre qui a été infiniment précieux pour notre diocèse.  Intelligent, mesuré, cultivé, il enseignait la "dogmatique" au Séminaire de Tournai lorsqu'y suis arrivé, en 1980, comme séminariste. Je l'ai retrouvé en 1986, alors qu'il était Directeur de l'ODER (Office Diocésain d'Enseignement Religieux) à Charleroi, où je fus son adjoint pendant plusieurs années, avec les abbés Scolas et Gathy : heureux souvenirs d'une collaboration tout ensemble joyeuse et sérieuse. Il fut ensuite Président du Séminaire de Tournai puis recteur, donc,  de la Basilique de Bonne-Espérance, avant de vivre des dernières années marquées par la maladie mais toujours pacifiées et pacifiantes. Se sentant mal -  se sentant plus mal - lundi soir, au médecin venu le soigner qui préconisait une hospitalisation, il aurait simplement répondu quelque chose comme : "Je sais bien que ma vie est finie, il faut me laisser." Si  cette parole est authentique, elle lui ressemble tout à fait.
Je rends grâce à Dieu pour cette existence  de foi et d'intelligence, cette existence  donnée à Dieu et à tous, profondément enracinée dans le mystère du Christ, dans sa paix.
Je relis à sa mémoire ces vers de Rilke, que nous avions un jour partagés, il y a bien longtemps :

Wer hat uns also umgedreht dass wir,
was wir auch tun, in jener Haltung sind
von einem, welcher fortgeht? Wie er auf
dem letzten Hügel, der ihm ganz sein Tal
noch einmal zeigt, sich wendet, anhält, weilt -
so leben wir und nehmen immer Abschied.

"Qui nous a donc ainsi retournés de la sorte,
que nous ayons l'allure, et quoi que nous fassions,
de quelqu'un qui s'éloigne? De même que, sur le dernier coteau,
qui sous ses yeux déploie, une dernière fois, sa vallée tout entière,
celui qui s'en va se retourne, s'arrête, s'attarde -
de même nous vivons, et toujours nous faisons nos adieux."

(Huitième Elégie de Duino, finale)

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