dimanche 2 avril 2017

Vérité et idéologie

J'entends, comme tout le monde, les discours des uns et des autres à la télé, je les lis sur les blogs d'internet, sur les réseaux sociaux et dans la presse écrite. Les sujets de débat ne manquent pas : élections françaises, comportements des femmes et hommes politiques, situation économique, tensions internationales, crise de l'Europe, place du religieux et des religions dans la société d'aujourd'hui, divergences de vue touchant le début et la fin de la vie, avortement comme délit ou comme droit, etc. Tant mieux : que tout soit mis en débat, c'est la chance de notre monde et, par pitié, qu'aucun sujet ne soit tabou!
Une seule chose peut me heurter dans ces "discussions" : l'idéologie. Je veux dire : prétendre que les idées, les constructions intellectuelles, les évidences que l'on a en tête ne soient précisément pas discutables, prétendre qu'elles sont plus vraies que la vérité des faits. J'ai ainsi épinglé, récemment, sur ce blog, et par exemple, Michel Onfray et ses affirmations sur le "Jésus de l'Histoire". J'entends quelquefois dire ou je lis quelquefois, et quelquefois dans des médias supposés sérieux, des énormités sur de prétendues "positions" de l'Eglise catholique - j'imagine dès lors que, sur des sujets que je connais moins bien, on est capable aussi de relayer n'importe quoi, et n'importe comment, n'importe où.
Par idéologie : par souci de faire triompher ses idées, au prix de la vérité des faits.
Nous sommes quelquefois plongés, oui, dans une société du mensonge - aux Etats-Unis, certains ont même théorisé l'époque en l'appelant "l'ère de la post-vérité". La "post-vérité", c'est le mensonge.
Et le mensonge, c'est le diable : "Votre père, c'est le diable, et vous avez la volonté de réaliser les désirs de votre père. Dès le commencement, il s'est attaché à faire mourir l'homme; il n'avait pu se maintenir dans la vérité parce qu'il n'y a pas en lui de vérité. Lorsqu'il profère le mensonge, il puise dans son propre bien, parce qu'il est menteur et père du mensonge." (Jn 8, 44)
La résurrection que nous allons célébrer bientôt, le cœur de notre foi, c'est aussi le triomphe de la vérité sur le mensonge - sur toutes les formes de mensonge. Celui-ci, certes, peut bien faire illusion un temps, il peut même parfois sembler prendre toute la place jusqu'à être pris pour la vérité - rien à faire, il est vaincu, déjà vaincu, par la puissance de Vie du Christ.
Cette impiété du mensonge, qui est une forme de mort, est engloutie dans la victoire de Pâques, tant espérée, tant attendue - ainsi l'entrevoyait le psalmiste :
"J'ai vu l'impie dans sa puissance se déployer comme un cèdre vigoureux.
Il a passé. Voici qu'il n'est plus." (Ps 36, 36)

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