jeudi 21 septembre 2017

Refondation, fondations, théologie, Marie Noël

Retour de Paris, ce jeudi.
Et voilà une semaine déjà bien remplie.
Dimanche, notre célébration d'envoi de l'Unité Pastorale "refondée", a été, je crois, un beau moment, apprécié par tous - en ce compris les autorités communales présentes, à ma grande joie. On voit, ou plutôt, on "sent" l'enthousiasme, la "multiculturalité", comme on aime à dire - quel bonheur, notre "chorale africaine" venant chanter en alternance avec la chorale formée des divers clochers du Doyenné, quel bonheur de les voir faire ensemble vibrer une assemblée qui ne demandait pas mieux. Belle présidence, belle homélie de notre évêque, aussi : j'en retiens qu'il ne faut pas "ajouter du mal au mal" et que notre Eglise est là pour concourir au bien, au bien commun. Horizon pacifiant - nous ne sommes pas là comme un bastion d'idées toutes faites, ou, pire encore, d'idéologie, mais comme un réservoir de bonté, la bonté même de Dieu, au service du plus grand nombre. Naturellement, maintenant, il faut se retrousser les manches, bien sûr, tout ça, c'est du boulot, mais l'ardeur y est, et nous y allons ensemble!
Le lendemain lundi, départ pour Paris et, mardi, participation au Colloque de rentrée du "Theologicum",  la Faculté de Théologie de l'Institut Catholique de Paris - mon ancienne école, si j'ose dire (j'y ai passée deux belles années, il y a bien longtemps, entre 1984 et 1986.) Journée de travail consacrée, comme je l'ai déjà signalé, à Marie Noël, à la pertinence, à l'actualité de son Œuvre, cinquante ans après sa mort - une journée riche d'interventions remarquables, sociologique, psychologique, pastorale, théologique, liturgique, littéraire, etc. C'est Arnaud Montoux, magnifique jeune théologien (auteur d'une récente et imposante thèse sur la théologie clunisienne) qui présidait aux débats; et la présence, si simple, si fraternelle, et les propos,  de l'archevêque-évêque de Sens-Auxerre, Monseigneur Giraud, donnaient à l'ensemble une tonalité ecclésiale que notre poétesse n'aurait pas désavouée.
J'en ai parlé le soir même en dînant comme prévu avec Angelo Rinaldi, et ce fut une belle soirée, où nous avons évoqué la condition enviée et pourtant difficile de ceux qui se vouent à la littérature, ceux qu'on nomme - il y en a au fond peu par siècle - des "écrivains" et qui ne sont pas seulement des "auteurs".
Et mercredi, journée des amis plus proches, des parents de l'un de mes grands filleuls - nous nous voyons si peu et avons tant à nous dire, quand nous nous voyons!
Comme tout cela passe vite, comme la vie nous entraîne dans sa danse, comme elle file.
Mais celle qui domine tous ces jours, et encore une fois, et pour toujours, c'est Marie Noël, la Dame d'Auxerre - dès lundi soir, Francis mon ami prêtre et moi avions déniché, furetant dans une librairie du Boulevard Saint-Germain, le volume récemment publié de sa Correspondance avec l'Abbé Mugnier, dont on fit si grand cas, et à juste titre, le lendemain lors du Colloque que j'ai évoqué. Volume intitulé, d'un mot qui est d'elle évidemment, J'ai bien souvent de la peine avec Dieu (Correspondance établie par X. Galmiche, Cerf, 406pp.)  Un inédit ponctue ce volume : Ténèbres, pièce magnifique, qui dit le tourment si contemporain, si nécessaire, de celle qui décidément croit en Dieu, mais doute de lui en même temps. J'en cite un vers, qui m'éblouit, m'émeut, me plonge dans un abîme d'affection et de pensée tout ensemble :
"O Dieu qui n'êtes pas comme si Vous étiez..."
Ah, vraiment, je ne sais pas si elle sera un jour "Bienheureuse" ou "Sainte", mais comme Marie Noël nous aura aidés, tous et tant, à croire et aussi à aimer. Voilà les vraies fondations et refondations de nos vies, de nos paroisses, de nos cœurs - tout cela va ensemble. Heureusement!

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