vendredi 27 octobre 2017

J'ai peur...

La proclamation de l'indépendance catalogne, ce soir, me fait peur. Oh non pas que je la juge inopportune : sur le fond, cela ne me regarde guère, et les mouvements d'opinion ou de politique, qu'ils soient locaux, régionaux, nationaux ou internationaux, ne doivent pas d'abord être l'objet d'un jugement par le "clergé".
Mais j'observe, et j'essaie d'avoir de la mémoire : toujours - ne prenons que l'Europe - on aura vécu dans une espèce d'accordéon entre, tantôt, des revendications autonomistes plus ou moins affirmées (la République de Venise, et celle de Florence, et le Royaume de Naples, et la Bourgogne, et la Bretagne, etc., etc.) et des velléités d'unification ou de réunification en des Etats plus ou moins englobants (l'Italie, autour de 1870, la France, l'Espagne, et finalement l'Union Européenne.) Je ne suis pas politologue mais, ce que je constate, c'est que, à part la progressive Union Européenne (avec tous ses défauts, sans doute), ces mouvements, dans un sens ou dans l'autre, ont coûté du sang, beaucoup de sang. Des vies - souvent des vies de jeunes hommes - fauchées. Des guerres, des guerres, des guerres.
J'ai peur, ce soir.
L'Espagne est une nouvelle fois au bord de la guerre civile.
Au bord du sang versé.
Et, comme nous savons que les choses, en ce domaine, se retournent à peu près tous les cinquante ans, disons : du sang inutilement versé. Stupidement versé.
J'espère que la sagesse l'emportera - la sagesse, et non l'escalade verbale ou institutionnelle, tellement ridicule au regard de vies fauchées...

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