dimanche 8 octobre 2017

La joie de la famille et le mystère de l'Eglise

Ce qui, dans la spiritualité du prêtre diocésain, constitue sans doute une marque particulière par rapport à d'autres états de vie, comme par exemple la vie monastique, c'est que le prêtre est appelé à fréquenter toutes sortes de milieux et de situations. C'est souvent une chance, et j'ai déjà rapporté ici la joie qui est chez moi toujours ravivée lorsque je peux rencontrer une famille - une tribu? - que je connais depuis plus de trente ans, en Picardie. En 1985, j'avais eu le bonheur de célébrer le mariage d'Eric et Caroline, alors que j'étais étudiant à Paris; trente-deux ans plus tard, j'ai célébré celui de leur fille aînée Valentine, avec Edouard - Valentine que j'avais baptisée bébé, première d'une série indéfinie qui, espérons-le, ne se clôturera jamais. J'ai, pour la plupart, célébré les mariages et les baptêmes des frères, sœurs, neveux et cousins, et déjà des petits-neveux ou petits-cousins.
Il est difficile de décrire la joie très vive que ces rencontres me procurent, le grand réconfort qu'elles constituent pour moi. Comme si, dans l'Eglise et au fond grâce elle, nos vocations respectives s'étaient fécondées, certes chargées d'amitié, mais il y a plus : chacun restant fidèle autant que faire se peut à ce que l'appel de Dieu lui demande, nous nous appuyons les uns sur les autres, nous nous soutenons dans la traversée de la vie qui connaît ses hésitations, ses grandes joies, ses déceptions, ses tristesses, quelquefois ses drames,  comme partout. Oui, c'est le mystère de l'Eglise : nous avons besoin les uns des autres, personne ne pourrait prétendre manifester à lui seul le Visage du Christ, c'est ensemble que nous en disons au monde quelque chose de "sacramentel". Cela passe non pas par de longues contemplations, mais par les récits de la vie, qui grandit chez chacun avec ses choix professionnels et ses engagements,  par les rires partagés, par les craintes confiées, par la solidité de l'amitié.
Il y a là-dedans un vrai bonheur, un bonheur de Dieu, un sourire du Père.
Ah, comme je les aime, ceux-là, et comme je les remercie!
Quant à Valentine et Edouard, évidemment, ce sont mes chéris du moment - tout de même, hein, j'ai versé une larme quand j'ai vu Eric, ce grand dady, conduisant sa fille à l'autel, et que, une image se superposant à l'autre, je le  revoyais, il y a donc plus de trente ans, mais cette fois dans la posture du jeune époux...

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