vendredi 24 novembre 2017

"Ô grand saint Nicolas,la, la,la, la, la... "

Nicolas de Myre est un saint évêque qui a vécu il y a bien longtemps, entre la fin du IIIème et le début du IVème siècle. On sait de lui assez peu de choses réellement historiques - par exemple, sa participation active au premier grand Concile christologique de Nicée, en 325, qui devait définir la divinité du Christ, à l'encontre des "Ariens" (partisans du prêtre Arius qui ne voyaient en Jésus qu'un homme remarquable, mais en aucune façon Dieu incarné.) Le reste, c'est beaucoup de légende, mais une légende respectable, qui fait de lui, surtout dans les pays du Nord de l'Europe, le saint protecteur des enfants, des écoliers, des professeurs. Tout cela est plutôt sympathique.
Comme il était évêque, l'iconographie traditionnelle le représente toujours mitré et crossé - ce sont les habits liturgiques habituels de l'évêque, aujourd'hui encore. La mitre, ornée ou non d'une croix (la plupart du temps, elle ne l'est pas!) est donc un ornement liturgique épiscopal chrétien. C'est le "bonnet de docteur", attestant que l'évêque, successeur des apôtres, est dans son diocèse le fidèle interprète de la Bible, Ancien et Nouveau Testaments (d'où les deux "fanons" qui la parent sur l'arrière). La crosse, ou bâton pastoral, est le bâton de celui qui guide les brebis, avec un bout recourbé, pour les rattraper par le cou ou par la patte si elles venaient à s'égarer...
Qu'on mette ou non une croix sur la mitre de saint Nicolas, cela n'a donc aucune importance. Si l'on voulait en faire complètement un personnage "neutre", non chrétien, et non évêque, il faudrait lui ôter tout à fait cette mitre, et aussi sa crosse, et le reste de ses ornements (aube, étole et chape, qui sont les attributs liturgiques du prêtre), et surtout arrêter de dire qu'il est "saint", car ce vocable - même si je suis sûr qu'il y a des saints partout, dans toutes les religions et chez les non-croyants), n'est d'habitude attribué qu'aux chrétiens. Bref, il faudrait le dénuder. Je ne suis pas sûr que, du point de vue de la décence, cela ajouterait beaucoup au protecteur des enfants...
On se fiche de qui, avec ces polémiques idiotes et ces simagrées?
L'essentiel : le bien des enfants, des écoliers et des enseignants, pour lesquels nous aurons une pensée particulière dans les célébrations du 6 décembre prochain à Enghien - l'église d'Enghien en effet est placée sous le patronage du "Grand Saint". "Venez, venez, saint Nicolas, venez, venez saint Nicolas, apportez-nous des noix dans nos petits souliers" (et si, tout en gardant fièrement votre mitre sur la tête,  vous pouviez aussi remettre gentiment à leur place quelques imbéciles, par exemple en leur glissant, à eux,  des bonnets d'âne dans leurs petits souliers à la place des friandises attendues, c'est pas de refus!)

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